On a l’impression que l’on s’adapte au roulis de l’océan, on le perçoit moins, il nous donne moins la nausée mais on est complètement vidés et fatigués. On fait aussi un exercice d’évacuation avec sirène, gilets, casques et tout le tralala ! On se retrouve donc tous à l’arrière du bateau, face à l’unique canot de sauvetage de 30 places (suffisant pour tout le monde), incliné à 45° nez vers l’océan 30 mètres plus bas… Gloups. On doit monter dedans et repérer notre place. Tristan a le numéro 1 et moi 13. Chacun doit connaître sa place et son numéro. On serre les dents pour que le petit frein à main qui retient tout ça ne lâche pas tout de suite !
Les journées à bords se suivent finalement et se ressemble pour notre grand plaisir. Petit déjeuner. Utilisation de la salle de sport. Douche et occupations diverses (lecture, tri des photos, rédaction du blog…). Déjeuner. Occupation extérieure : sortie sur les ponts des étages, visite de la salle des machines, sortie sur le pont principal à la proue du bateau, papotage à la salle de contrôle… On observe l’océan et les poissons volants et même des dauphins au loin. On a le nez au vent, penchés pour être au-dessus de l‘eau turquoise qui défile à toute vitesse sous la coque. On adore se balader. On se fait aussi rappeler à l’ordre par le premier officier qui nous rappelle que l’on doit mettre notre casque. Le soleil brille, l’air est frais, on va mieux, on est bien tintin.
La salle des machines est assourdissante, le bateau en règle générale est très bruyant avec les moteurs constamment allumés. Le premier officier nous raconte même qu’un de ses collègue, rentré à la maison après 6 mois en mer devait dormir la machine à laver le linge en marche car il ne supportait pas le silence. On monte aussi au dernier pont, tout en haut, où il faut éteindre le radar à rayons X avant de monter. Ce radar qui sert à repérer les bateaux alentours. On est tout en haut, sur le toit du bateau. On a 5000 mètres d’eau sous nos pieds. C’est étourdissant. Le mal de mer est proche de 0, on est maintenant habitués, c’est le jour 7 sur le bateau. Les extérieurs sont recouverts d’une fine couche de poussière ocre, le sable provenant des côtes africaines pourtant à des milliers de kilomètres. On est au milieu de l’océan Atlantique.
Les jours sont de plus en plus longs, on voit la différence avec le Brésil et son coucher de soleil à 18h. Dans la salle des machines, on apprend que le bateau peut accueillir 2000 conteneurs et que sa vitesse moyenne est 17 nœuds. L’eau du robinet provient d’eau de mer traitée. Le moteur est énorme, sur 3 niveaux ! Il y a 4 générateurs pour fournir l’électricité et alimenter les conteneurs réfrigérés, mais comme on est en basse saison, seul 1 fonctionne. On apprend aussi que sur les 7 cylindres du moteur, on peut en couper jusque 3 et qu’à l’intérieur de cette salle il fait 50°C ! L’hélice fait 6 mètres de diamètre et c’est ce bateau qui a amené des pièces de la fusée Ariane en Guyane Française. Il y a aussi des moteurs latéraux qui permettent une translation sur le côté pour se « garer » dans les ports.