Du 26 juin au 24 septembre 2016 :
Comment décrire ces mois passés à vivre une routine de travail, à habiter dans une vraie maison (pas dans un hôtel ou un van), à faire nos courses au même supermarché, à se balader le week-end, faire du ski, ou à aller boire une bière avec nos collègues ? Ces trois mois de travail auront étés vraiment différents de ceux passés en Australie. Ici, on s’est installés, on a retrouvé notre routine qui nous manquait et on doit dire que ça nous a fait du bien ! On a même eu du mal à quitter tout ça, mais c’est une autre histoire !
Tout d’abord Cromwell est une petite ville nichée dans la vallée entre Queenstown et Wanaka. Pas grand-chose à faire mais on peut facilement bouger dans l’une ou l’autre des villes touristiques. Parfait pour allier tranquillité et balades. On trouve facilement nos marques entre l’unique supermarché, le liquor store, la station essence, la piscine municipale, les quelques bars, restaurants et magasins du centre-ville. La taille parfaite pour nous ! Au travail, nos collègues sont Français, Néo-Zélandais et Américains. On est une petite équipe de 16 dont 5 permanents. L’ambiance est franchement conviviale. Notre tâche : tailler les vignes. Soit il faut franchement tout couper, laisser les deux branches pour l’année suivante et arracher le reste (super physique !). Soit juste tailler les branches laissées par la machine passée dans la rangée en amont (plus facile, mais se fait avec un sécateur électrique : attentions aux doigts !) Au début, on était payés à l’heure, le temps de s’habituer au travail et de le faire correctement. Puis on passe au rendement. Petite révolution, fini les papotages et rigolades, chacun se concentre pour essayer de gagner sa croute. Le rendement à mauvaise réputation mais ici, si tu es en dessous du « smic », la paye est assurée au minimum légal (15,45 NZD), ce qui n’est pas le cas partout malheureusement. Les débuts sont clairement difficiles : on a l’impression de tout donner et de ne pas avancer, on ne dépasse pas le smic horaire. Puis, petit à petit, suivant l’état des rangées à tailler ou la tâche à faire, notre taux horaire varie mais il reste rapidement largement supérieur au smic et on commence à se faire pas mal de sous, notamment Tristan qui entre dans une compétition avec lui-même histoire de se motiver et qui arrivera à se faire 29 NZD/heure.
Concernant notre maison, on a un peu de mal à dénicher la perle rare mais on y arrive : on passe d’abord 1 semaine au « Chalets », une auberge où l’on a notre chambre et l’on partage le reste avec d’autres voyageurs travailleurs. Puis, on change pour une chambre dans une maison avec Terina, Néo-Zélandaise et Ricky, Indien expatrié depuis plusieurs années. On a de la place mais il fait froid dans la maison, après une journée de travail dehors, notre chambre et son chauffage électrique inutile ne nous réconforte pas (il y fait 13°C)… On décide de continuer à chercher et on tombe sur l’annonce d’Amber. On visite sa petite maison toute neuve, chaleureuse et bien décorée avec ses trophées de chasse et son poêle à bois. On s’y sent bien direct, elle est gentille, active et surtout : presque jamais là, entre ses 3 boulots et ses sorties ! Du coup, on emménage le samedi suivant dans notre chambre avec salle de bain privée ! La maison est toute à nous pour ce premier week-end, on se fait plaisir près du poêle !
Le temps est froid mais on a de la chance, cette année pas de grosse pluie ou chute de neige qui nous auraient empêché de travailler. Sur les 3 mois dans les vignes on a seulement eu 3 jours « off » à cause de la pluie ! Parfois le matin, les températures sont vraiment dures à supporter, dont certains matins à -10°C ! Les doigts sont gelés, alors on essaye de privilégier les travaux où l’on bouge ! L’hiver n’est pas très long cette année et passé le mois d’août le plus froid, le mois de septembre (et son changement d’heure) amène des journées plus agréables avec le soleil qui se couche plus tard et des après-midi à travailler en Tee-shirt ! Parfois on travaille le samedi pour faire des plus grosses semaines, parfois on en profite pour faire des randonnées, des virées à Queenstown ou Wanaka ou simplement : rien ! Bref, les 12 semaines de travail au vignoble passent étrangement vite même si les douleurs dans nos doigts qui nous réveillent la nuit nous rappellent qu’il est temps d’arrêter ! Les deux dernières semaines le rythme se ralenti, on refait du travail payé à l’heure fixe : s’occuper des petits plans de l’année. Aïe, le dos (il faut se baisser à chaque plante), mais le rythme est tranquille, ça tombe bien on commençait à plus trop en pouvoir d’arracher des vignes ! L’heure du départ arrive et c’est avec une boule au ventre que l’on dit au revoir à nos collègues, Amber, notre nid douillet… On aimait bien notre vie Néo-Zélandaise, mais encore une fois il faut repartir, avancer et aller à la rencontre de nouvelles aventures, le portefeuille un peu plus renfloué ! D’autant que dans quelques semaines, mes parents, ma tante et ma grand-mère arrivent pour passer presque 1 mois avec nous ! On passe le week-end à tout ranger dans le van, dans lequel on n’a pas dormi depuis 3 mois ! On le met aussi en vente sur internet en prévision de notre arrivée à Auckland dans quelques jours. Et voilà, on reprend la route…