Du coup, ce matin, réveil à 3 heures car le bateau par à 5h30 et il faut encore aller à l’embarcadère à pieds qui se trouve à 1,5 km (petite balade matinale de rapiats-qui-ne-veulent-pas-payer-un-taxi !). On ne pouvait pas réserver les billets alors on les achète sur place et on s’installe dans le noir, sur le pont supérieur du bateau à 5h. Pas grand monde, pas de vitre, juste des sièges en plastique et un toit. Le pont inférieur est pour les marchandises et au bout du pont supérieur il y a une petite cuisine. On se prend donc un café (pas d’affolement, c’est du café au lait soluble dégueu’…) et on s’installe pour admirer le magnifique lever de soleil sur l’Irrawaddy et les centaines d’Hirondelles venues chasser au-dessus de l’eau. Le soleil nous réchauffe car la nuit, ça pèle ! D’ailleurs des femmes qui prenaient le ferry ont essayées de nous vendre des couvertures pour la nuit en voyant que l’on n’avait pas de duvet (si elles savaient que nos duvet, hé bin, on venait de les refourguer !). Du coup, vu que l’on achète rien, on taille le bout de gras et elles en profitent pour me tartouiller de Thanaka.
Je vous entends d’ici me dire : « Mais qu’est-ce donc ??? ». Hé bien, c’est une pâte blanchâtre que les Birmans utilisent comme crème qu’ils laissent sécher sur leur visage pour se protéger du soleil, avoir une belle peau et aussi faire joli ! Tout le monde en met : les bébés, enfants, femmes et hommes de tous âges ! On peut s’en mettre sur tout le visage ou seulement sur les joues et faire des dessins avec si on a envie ! Cette pâte provient de l’écorce de certains arbres qui est frottée sur une pierre plate avec de l’eau. Local !
Les deux jours de voyage se passent tranquillement : on dégomme un bouquin chacun, plusieurs parties de Rami et même des parties de bataille avec des jeunes montés sur le bateau ! C’est sympa le rythme : on avance lentement, on s’arrête, les gens descendent et montent pour retourner dans leurs villages, on charge des marchandises, les vendeuses de nourriture viennent voir si tu as besoin de quelque chose… On a rapidement abandonné nos chaises en plastique pour squatter une paillasse en bambou tressée à même le sol qui nous a aussi servie de lit… A 20h : extinction des feux, la nuit on est à quai. Et si tu veux mettre ta frontale : pas moyen, des centaines de papillons s’agglutinent et te rentrent dans le nez et la bouche… Bon bah on va dormir… Et on a bien fait car à partir de minuit/1h du matin : il caille !!! On a toutes nos couches de vêtement et je me sers de ma serviette comme couverture ! A 5 heures du matin : allumage des lumières ! (de toute façon on dormait pas alors…). On arrive vers 17h à Mandalay.