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Plastic lassi et holy shit !

Vanarasi du 24/10 au 27/10 :

La ville de Vanarasi est assez déroutante. Pendant trois jours nous avons parcouru les ruelles de la vieille ville et les différents Ghat (accès au fleuve sacré). Les ruelles sont assez sales, les détritus jonchent le sol et se mêlent aux crachats des habitants et aux bouses des vaches (sacrées elles aussi, les vaches pas les bouses !). Vaches, qui soit dit en passant, mangent tout et n’importe quoi comme des sacs plastiques trouvés sur le sol… On n’essayera pas de faire le lien avec la boisson typique d’Inde : le lassi à base de lait…

Les Hindous viennent de toute l’Inde pour se purifier dans le Gange censé les laver de leurs pêchés. Certains Ghats sont donc réservés aux bains et aux rituels de purification. Cela n’empêche pas les vendeurs et les bateliers d’attirer le touriste en insistant bien. Malgré nos craintes, les ballades se passent bien et même si toutes les 10 secondes ont doit repousser un vendeur ou quelqu’un qui nous demande de l’argent, tous sont agréables et arborent un grand sourire.

Les fidèles boivent l’eau sacrée du Gange et les habitants se lavent, font leur vaisselle ou leur lessive dedans. Cela nous paraît très étrange car le Gange est l’un des fleuves les plus pollués du monde. Cependant, les Indiens continuent d’y jeter leurs déchets et les eaux usées de toutes les villes sur son cours s’y retrouvent. Les Hindous viennent aussi à Varanasi pour y inhumer leurs morts (même s’il y a beaucoup d’autres lieux de crémation en Inde). En effet, selon la croyance Hindou, tremper un mort dans le Gange puis y jeter ses cendres l’aiderait à se libérer du cycle des réincarnations et à accéder au Nirvana… Tentant !

Ainsi plus de 200 personnes par jour sont inhumés sur les rives du fleuve sur différents Ghats réservés à cet usage. Les bûchers brûlent H-24. Le bois pour le bûcher est pesé et suivant la qualité coûte plus ou moins cher à la famille. Sachant qu’il faut 200 kilos de bois pour un corps et que le kilo se négocie assez cher (60 roupies), cela n’est pas à la portée de tous. C’est vraiment très impressionnant à voir et la rencontre avec les processions des familles et des morts dans la rue est assez incongrue. On assiste sans prendre de photos à plusieurs cérémonies. Les femmes sont exclues car elles pleureraient et les larmes seraient un obstacle à la libération.

Contrairement à nos idées d’occidentaux, la crémation n’est pas un moment triste : les hommes sont tout de blanc vêtus, ils papotent, plaisantent, s’occupent du bûcher, patientent tranquillement et la personne la plus proche du défunt se fait raser la tête (sauf une petite queue de rat derrière ?!). On observe aussi qu’ils mettent du beurre sur le bûcher (pour que ça brûle) et des épices (pour l’odeur). Du coup ça sent le barbeuc’ ! Plusieurs catégories de personnes ne se font pas inhumer, il faut être décédé d’une mort naturelle : les enfants de moins de 10 ans, les saddhus (hommes saints déjà assurés d’être libérés), les femmes enceintes, les malades de la lèpre ou de la variole, les morts par morsure de cobra, les assassinées... sont jetés directement dans le Gange après avoir étés lestés par des pierres (!!!!!!). On pourra d’ailleurs observer un reste de vache flotter du haut du roof top de notre restaurant mais heureusement pas d’humain…

Autant vous dire que lorsque l’on se décide à faire un tour en barque le dernier matin avant de partir, on a vérifié plusieurs fois qu’elle ne prenait pas l’eau !

Notre train pour Agra part le soir même à 17h30. Cette fois, on s’y était pris avant et la réservation a été facile, on a des vraies couchettes rien que pour nous ! Pour la suite du voyage en Inde, on s’arrangera autant que possible pour réserver les billets en arrivant dans une ville afin de profiter d’être déjà à la gare et de ne pas avoir à y retourner.

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