Jeudi 07/08 : On part rencontrer Bilegt, la femme de Mejet le gérant d’une petite agence sans bureau que l’on a contacté la veille. Elle nous propose de partir dans une famille de nomades (des amis à elle) pour 6 € par jour et par personne. Elle ne prend pas de commission, il faut tout payer à la famille ! Ca nous plait bien ! Mais elle nous prévient bien : pas de douche, pas de toilette, pas d’eau et si l’on veut participer il faut demander car ils sont occupés. Pas de problème ! On file chercher nos billets de bus pour Kharkhorin la ville la plus proche de leur campement (350 km d’Oulan Bator et 7h30 de bus…) où ils viendront nous chercher.
Vendredi 08/08, 19h : On arrive à bon port et en descendant du car on trouve deux bonhommes avec un petit écriteau écrit « Marie Tristan » ! Encore ¾ d’heure de jeep sur les chemins de la steppe plus tard et on arrive enfin au camp de Ger (Yourte en Mongol). Il y a 2 familles qui vivent là, dans 6 Ger différentes. Nous en auront une rien que pour nous, le luxe ! On découvre nos hôtes pour la semaine : Tsolmon et Batdor (prononcé Bartotch), nous accueillent.
Le premier soir, naïfs, on accepte de tout gouter même le lait de jument fermenté dans un grand bidon bleu : l’aïrag. Malheureux que nous sommes ! On passera la journée du lendemain (samedi) à essayer de lutter contre les bactéries. Dommage aujourd’hui c’était visite au temple du coin et grand repas festif… Finalement un petit verre de vodka et au dodo, ça ira mieux demain. Notre aventure de nomades commence donc le dimanche.
On met 2 ou 3 jours à trouver nos repères mais les journées se déroulent en général de cette façon :
6h30 : Traite des vaches. Les petits ont passé la nuit dans un enclos, il faut les libérer un par un (Marie) et les laisser téter 2 minutes. Ensuite attacher les veaux et les mères séparément (Tristan), traire les vaches puis les relâcher.
8h30 : Petit déjeuner à base de thé au lait, biscuits, beurre et crème (allergiques au lactose s’abstenir !)
9h : Séparation des mâles et femelles chevaux, à cheval s’il vous plaît ! Enfin nous on observe. Les petits sont attachés et les femelles restent à côté pendant que les mâles sont chassés.
10h : Traite des juments. Même principe que pour les veaux. Mais c’est un peu plus sportif car les vaches sont assez lentes alors que les chevaux (complètement sauvages) un peu plus vifs. Un coup de dent ou de sabot est vite parti.
Ensuite on se repose, on grignote, on boit du thé au lait, on fait la lessive, on papote et on prépare le repas… Bref dans la steppe pas d’horaire : on peut un jour manger à 11h30 et le lendemain 15h suivant l’occupation de chacun.
15h : re-traite des juments et libération pour la nuit.
Ensuite on répare les voitures, on soigne les moutons, on va chercher de l’eau à la rivière et on reprépare le repas…
19h : re-traite des vaches et libération pour la nuit.
20h30 : let’s have dinner !
Justement on mange quoi dans la steppe ? Quand on ne boit pas de l’aïrag ou du thé au lait, on mange des pâtes (maison) ou du riz au bouillon avec… (suspens) du mouton !! Tristan adore, Marie un peu moins. Mais après cette expérience elle ne trouvera plus jamais la viande de France « viandeuse ». Et si il n’y en a plus, on va en capturer un, on le tue et on passe la soirée avec les lampes frontales à nettoyer les entrailles (oui oui même les intestins) pour les manger le lendemain midi… On a testé, c’est très sympa comme activité !
L’avant dernier jour, Batdor nous propose une balade dans la montagne pour aller voir une grotte et surtout la vue ! C’est magnifique, on domine toute la steppe ! Et Batdor a amener de quoi manger et boire : du pain, des sardines et 2,5 L de bière et bien sûr de l’aïrag ! On passe notre tour pour l’aïrag !
Le jeudi arrive assez vite malgré tout et il faut déjà dire au revoir et reprendre le bus pour Oulan Bator ! Retour forcé à la ville et à la pollution après une semaine au vert !